Un antidote contre le virus Ebola

Publié le par afrique-actu.com

 

Un nouveau traitement testé avec succès sur des singes offrirait -enfin!- un moyen de lutte contre le redouté virus Ebola.

 

Ebola.jpgUne équipe de Médecins sans Frontières s'occupent d'un patient lors d'une épidémie à Ebola au Congo en 2007. (AP Photo/Pascale Zintzen, MSF)

 

Grâce à de petits morceaux de matériel génétique, des chercheurs ont réussi à perturber la reproduction d’Ebola et à protéger des singes infectés par ce virus. Même si les épidémies liées au virus Ebola sont relativement limitées dans le temps et dans l’espace, elles affichent un taux de mortalité très élevé –jusqu’à 80% ou plus- qui fait craindre le pire en cas de propagation.

 

Pour l’instant, les médecins ne disposent d’aucune arme contre les fièvres hémorragiques provoquées par ce filovirus ou son cousin, le virus de Marburg. En cas d’épidémies, comme ces dernières années au Gabon, en Ouganda ou en RDC, il faut de toute urgence isoler la zone touchée, créer un cordon sanitaire et protéger les personnes qui sont au contact des malades pour prévenir la transmission.

 

ARN interférent


Dans ce contexte, les résultats obtenus par l’équipe du virologue Thomas Geisbert (Ecole de médecine de l’Université de Boston, E-U) sont prometteurs. Ces chercheurs ont mis au point un traitement visant à bloquer la reproduction du virus dans les cellules infectées. Pour cela, ils ont utilisé des petits morceaux d’ARN, appelés ARN interférents, qui ont la capacité de réduire des gènes au silence. Ces morceaux d’ARN ont été encapsulés dans des nanoparticules de lipides puis injectés à des macaques après infection par le virus Ebola.

 

Trois singes ont reçu quatre injections (sur cinq jours) et quatre autres singes ont reçu sept injections sur six jours. Dans le premier cas un singe est décédé les deux autres ont été protégés de l’infection, dans le second cas les quatre ont été protégés. Ces résultats sont publiés dans la revue The Lancet.

 

Accident de laboratoire


L’année dernière une biologiste allemande s’est accidentellement piquée avec une seringue contenant le virus Ebola. La communauté scientifique s’est mobilisée dans l’urgence pour lui venir en aide. Un vaccin expérimental mis au point au Canada, mais encore jamais testé sur l’humain, lui a finalement été administré 48 heures après l’incident. La scientifique n’a pas été gravement malade et elle a repris son travail. Cependant les chercheurs ne savent pas si elle doit son salut au vaccin ou non.

 

Le traitement mis au point par l’équipe de Geisbert pourrait également fournir une assurance aux biologistes qui manipulent le virus Ebola dans les laboratoires de haute sécurité.

 

Cécile Dumas
Sciences et Avenir.fr
28/05/10

Publié dans SANTE

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